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Éditeur : Alpara
Collection : DARA | 33
Lieu d’édition : Lyon
Année d’édition : 2010
Nombre de pages : 186 p.
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Ce nouvel ouvrage s’intègre idéalement dans la lignée et les objectifs scientifiques de la collection des DARA. Il est l’aboutissement des études archéologiques et archivistiques qui ont été déclenchées par le projet de la mise en valeur du site abbatial de Sainte-Marie d’Aulps par la Communauté des communes de la vallée d’Aulps. Des contributions interdisciplinaires enrichissent cette monographie qui prend en compte bien des aspects de la vie du monastère inséré depuis sa fondation dans un environnement alpin : conditionnement historique par sa localisation dans le diocèse de Genève et en pays savoyard ; activité agricole et pastorale en rapport avec l’exploitation du domaine temporel de l’abbaye (ferme monastique dans l’enclos abbatial ; granges, alpages en Chablais et Faucigny) ; approvisionnement local en matériaux pour la construction des bâtiments monastiques, jusqu’à la prise en compte des espèces végétales reconnues dans le domaine abbatial.
La fondation de l’abbaye d’Aulps s’inscrit dans le mouvement réformateur de l’ordre bénédictin à la fin du xie siècle ; à partir de 1136, son histoire et son fonctionnement se sont confondus avec celle des cisterciens auxquels elle s’est rattachée sous la pression de Bernard de Clairvaux. Sur le plan temporel, s’est constituée, dans le cadre féodal, une véritable seigneurie ecclésiastique assurant la gestion des biens et la gouvernance des hommes relevant de l’abbaye. Le système de la commende, instauré à partir de 1468, le relâchement dans le suivi de la Règle particulièrement bien documenté grâce aux procès-verbaux de visites retrouvés dans les archives publiques, ont eu leurs répercussion sur la conservation des bâtiments et le mode d’exploitation du domaine ; en 1792 l’arrivée des troupes françaises en Savoie signait la fin de la vie monastique à Aulps, tandis que les habitants du village procédaient eux-mêmes à la démolition de l’abbatiale (1823).
L’enclos monastique reste bien apparent dans la topographie actuelle qui n’a pas trop affecté l’empreinte des différentes spécialisations de fonction : église et bâtiments conventuels, porterie, ferme monastique, secteur de production. Les observations archéologiques mises en regard avec les sources écrites concourent avec bonheur à faire resurgir les conditions d’existence de la communauté monastique locale dont le chartrier a fait l’objet, dès le xvie siècle, de regrettables détournements. Par ailleurs le pèlerinage populaire auprès des reliques du second abbé de Sainte-Marie d’Aulps, saint Guérin, a été la source d’inconvénients pour la vie monastique ; ils ont trouvé solution par des aménagements architecturaux ou liturgiques relevés précisément par les archéologues.