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Éditeur : Alpara
Collection : DARA | 14
Lieu d’édition : Lyon
Année d’édition : 1997
Nombre de pages : 140 p.
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Le procès de Jacques Cœur, Grand Argentier de Charles VII, mais aussi homme d’affaires le plus riche du Royaume, a laissé des documents qui éclairent de manière exceptionnelle l’histoire de la mine de Pampailly dans le Rhône, pendant quelques années au milieu du XVes. Exploitée essentiellement pour l’argent, la mine produisait aussi de grandes quantités de plomb et un peu de cuivre.
Ces documents sont à l’origine de l’enquête archéologique menée depuis une quinzaine d’années sur ce site. Celle-ci a utilisé, outre les méthodes de fouille et de prospection traditionnelles, les techniques d’exploration souterraine de la spéléologie minière et fait appel constamment aux ressources des sciences physiques et naturelles. L’étude géologique a permis de comprendre la nature et la forme du filon, donc les conditions de son exploitation, la géophysique a décelé nombre de vestiges enfouis, les analyses chimiques des minerais et des résidus de traitement donnent une idée de plus en plus précise des opérations métallurgiques réalisées sur place alors que la métallographie a révélé la manière dont étaient fabriqués et réparés les outils des mineurs.
Prospections souterraines, fouilles et études de laboratoire ont été confrontées aux textes anciens. Cette démarche a permis de reconstituer de nombreux aspects techniques, économiques et sociaux de la vie de l’entreprise. Apparaît alors une mine, de dimensions moyennes à l’échelon européen, mais qui est probablement la première productrice d’argent du royaume de France. L’exploitation s’enfonce à plus de 200 m sous terre et s’étend sur plusieurs hectomètres. Environ cent cinquante personnes s’emploient à l’extraction et au travail des minerais quand tout un monde de charbonniers, de transporteurs et de fournisseurs vivent aussi de l’activité de Pampailly.
Pampailly se révèle comme un lieu d’innovation aussi bien dans le domaine du traitement métallurgique que dans celui de l’extraction. Ainsi a été mise au jour une voie de roulage en bois, probablement la plus ancienne jamais découverte en Europe, et sans doute une des toutes premières réalisées en France.
Lors de la brève reprise de l’exploitation au XVIIIes., sous l’influence des frères Jars, un four de réduction de minerai de plomb fonctionnant à la houille est installé. Là encore, il s’agit d’une nouveauté pour la France. Aussi bien au XVIIIes. qu’au XVes., la mine de Pampailly s’avère donc bien être un lieu d’innovation.